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Poème du défi n°20 : Instant thé

Photo du rédacteur: Lydie LempereurLydie Lempereur

Bonjour à toutes et tous,


Je vous retrouve aujourd'hui après une très longue pause.

Je n'ai pas cherché à fuir nos rendez-vous ni même la plume, mais j'ai eu besoin de me retrouver et plus précisément, me retrouver en famille. Après une année solitaire, la présence de mes proches au mois d'août a été un véritable appel à la déconnexion. Et je dois bien admettre que j'ai du mal à reprendre mes marques et le rythme.

Je tâtonne encore a retrouver un certain équilibre, mais je peux dores et déjà vous dire que ce premier rendez-vous depuis des semaines m'a fait beaucoup de bien.

Découvrir vos mots et les laisser me raconter leur histoire m'a fait reprendre la plume pour mon plus grand plaisir.

A l'heure où la nature se prépare à l'hiver et nous invite à l'introspection et à vivre plus au ralenti, mon esprit s'éveille à la beauté que nous offre le monde à chaque changement de saison.

Longtemps l'automne aura été ma saison préférée. Désormais, chacune m'émerveille et me ravit et aucune ne semble prédominer les autres. J'accueille chacune comme un renouveau. Ce que j'affectionne dans l'automne, c'est le contraste qui existe entre les couleurs chaudes qu'il pose ici et là sur le paysage, et le gris froid du ciel des jours de pluie. J'aime l'impression de refuge que m'apporte mon foyer et j'apprécie davantage encore chaque tasse de thé qui accompagne mes pauses et mes pensées.

L'horizon hivernal me réconforte de ses promesses de lectures sous le plaid, de câlins sous la couette et de moments de fêtes.

Pour l'heure, j'observe les cimes se colorer, se dépouiller et la vie achever un cycle pour en préparer le suivant ...


Sans plus tarder, je vous laisse découvrir les mots que vous m'avez confiés :

coussinets - pluie diluvienne - réserve - granola - amour - mélodie - attente - misère - électricité - inflation


Voici le poème qu'ils m'ont inspiré :


Instant thé


De rouge et d'orangé se parent les feuillages,

Quelques notes d'été résistent au paysage,

Mais déjà, dans mon âme, s'installe le spleen d'automne,

Le cocon de mon être, de douceur, se cotonne.


Mes mains se posent, fébriles, sur la tasse fumante,

Le vent siffle, au dehors, sa musique lancinante,

Au contact brûlant, mes lèvres soufflent sans bruit,

Au thé noir qui la recueille, de mes pensées, la mélodie.


Les murs laissent entendre le chant rauque des boiseries,

Tressaillements d'une bâtisse qui abrite nos vies,

Bien que vide à cette heure, elle se charge d'amour,

Chaque jour quand ils rentrent et décline le jour.


On me dit que le monde s'est désenchanté,

Que l'homme, par sa folie, l'empêche de tourner,

J'entends et je le sais, je vacille et j'ai peur,

Mais mon monde, à cet instant, est ici, à cette heure.


Le ciel se couvre de gris et menace d'éclater,

L'air change et se charge en électricité,

Par delà ma fenêtre, j'observe ce spectacle,

Les cieux semblent, de mon être, être le réceptacle.


Une pluie diluvienne libère alors la terre,

Celle qui abat, ailleurs, avec elle la misère,

Ici, encore un peu, nous permet de danser,

De laisser notre monde se réinventer.


On me parle d'inflation, qu'il faut faire des réserves,

Que prévoir les maux, souvent nous en préserve.

Mais je veux croire, moi, qu'il nous suffit de peu,

Qu'ici et maintenant, c'est bien ça être heureux.


Mon thé a refroidi dans l'attente d'une réponse,

Au sens que la vie cache derrière ses ronces,

Je croque à pleines dents dans l'avoine, le chocolat,

Croustillant granola fait de miel et de noix.


Ce n'est pas notre monde qui perd son enchantement,

Il suffirait à l'homme de le voir autrement,

Il n'est pas, loin de là, de nous le subalterne,

Nous lui sommes obligés, c'est lui qui nous gouverne.


Observons la nature, le changement des saisons,

Sachons, par leur rencontre, recouvrer la raison,

A chacun quelques graines pour avoir un verger,

Nul besoin davantage, à qui sait récolter.


Le chat, pelage hirsute, vient s'asseoir à côté,

Sans un regard vers moi, vient à se toiletter,

Au sol, ses coussinets ont marqué son chemin,

Ce n'est pas de ses griffes qu'il marque son destin.


Lydie Lempereur


Merci pour votre lecture et votre fidélité.

N'hésitez pas à me laisser un petit commentaire et/ou un petit <3 .


A très vite

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