
Bonjour à toutes et tous,
Je vous retrouve à nouveau aujourd'hui pour le poème du défi. Cette dix-neuvième édition marque la fin d'un premier cycle puisque courant août le concept va un peu évoluer pour la trêve estivale.
Mais vous en saurez plus mardi.
Depuis quelques temps, mes nuits sont agitées et le sommeil s'amuse à me poser des lapins malgré la quantité de moutons que j'ai pu compter ! Mes pérégrinations nocturnes d'un état d'esprit à un autre me sont familières et ont inspiré, semble-t-il, l'une d'entre vous qui m'a proposé le mot "insomnies".
Et le plus beau dans tout ça, c'est que le poème de la semaine fut le fruit de mon éveil de cette nuit.
Un comble !
Alors ayons une pensée pour tous les insomniaques qui se tournent dans leurs draps, se détournent de leur réveil et tournent en rond, ainsi pendant des heures, cherchant au milieu de leur fatigue, un sommeil qui ne vient pas.
Il y a les insomniaques réguliers, mais aussi les plus occasionnels, voire même exceptionnels.
Il y a ceux qui ont mieux à faire,
ceux qui guettent ceux qui s'affairent,
ceux qui n'ont pas le choix
et ceux qui ne comprennent pas ...
Ils m'ont tous rendus visite afin que j'écrive à Morphée
de bien vouloir les embrasser.
Alors si elle passe par ici
et si elle veut les enlacer,
elle les trouvera simplement
dans l'un des appartements
de l'immeuble des insomniaques,
Boulevard des rêves, dixième rond point,
troisième à droite,
Impasse du sable fin.
Le code d'accès comporte les mots :
insomnies - basilic - roquefort - forcer - bouche - forteresse - secret - ensemble - rencontres - jeu
Mais interdiction d'employer:
pour - la - dedans - plume - ma - ne - souvenir
Çà y est vous y êtes, bienvenue !
L'immeuble des insomniaques
Voici l'immeuble des insomniaques,
A chaque voisin son petit couac,
Profitons que tout soit allumé,
Laissez-moi vous les présenter !
Première droite, le somnambule,
Qui, toutes les nuits, déambule,
Guidé d'instinct par l'estomac,
Vers le roquefort, le nutella.
Au même étage, notre concierge,
Forteresse des p'tits secrets,
Elle, elle prie, allume des cierges,
Car ce qu'elle sait, rarement le tait.
Au second, "M'sieur Basilic",
Ses plantations rapportent du fric,
Le bouche-à-oreille c'est son métier,
De nuit, il guette l'escalier.
En face de lui "Mémé Jacqueline",
Qui n'en dort pas, se turlupine,
Un tel voisin, c'est des soucis,
Elle s'est même acheté un fusil !
Au troisième, nos amoureux,
Occupent leurs nuits à plusieurs jeux,
Très peu discrets, de leurs ébats,
Chacun profite malgré soi.
Cela réjouit leur chère voisine,
Restée jusqu'alors, Sainte Catherine,
Elle, en pleine nuit, force l'oreille,
A lui conter mille merveilles.
A l'étage du d'sus, il y a débat,
Chaque soir reviennent les même blablas,
Des mots de rupture en menaces,
D'un amour tombé en disgrâce.
En face les pleurs sont incessants,
Depuis qu'ils ont eu un enfant,
Comment peut-on être si petit,
Et faire suer tout le monde ainsi ?
Au cinquième, c'est très mondain,
Des rencontres, tout plein, tout plein,
Les fêtes nocturnes y sont légion,
Vive le sans gêne, sans discrétion.
Sur le pallier, c'est open bar,
Ensemble ils célèbrent chaque soir,
Leur voisine, elle, dort en journée,
De nuit elle part souvent travailler.
Mais qui alors vit sous les toits?
Mon esprit fou, ça va de soi !
Malgré les appels de Morphée,
Je préfère tous les inventer.
Tourner en rond toutes les nuits,
Sans jamais trouver le sommeil,
C'est bien mieux en leur compagnie,
Ils distraient mes phases d'éveil.
Faire appel aux somnifères,
Qui voudraient en bulldozer,
Raser l'immeuble et son fourbi
Non merci ...
Je leur préfère mes insomnies !
Lydie Lempereur
Si vous êtes attentifs, vous aurez reconnu lors de cette visite certains personnages d'anciens poèmes ;-)
Merci pour votre lecture et votre fidélité.
Je vous attends en commentaires. A très vite.
J’adore ce poème !!! J’ai été surprise par la chute. Merci pour ces p’tits moments de lecture fort agréables.
Je m’en vais à présent retrouver mon grand lit douillet et j’espère ne pas visiter l’immeuble des insomniaque. Quoique… des habitants m’ont l’air bien sympathiques.