
Bonjour à toutes et tous,
Je vous retrouve aujourd'hui pour le poème du défi du mardi.
Cette dix-huitième édition a vu naître une nouvelle contrainte, celle des mots interdits !
Et le moins que l'on puisse dire, c'est que vous avez su utiliser pleinement cette nouvelle carte dans votre jeu !
Avant de vous révéler le mien, j'aimerais vous faire part d'une mise au tapis bien moins réjouissante et pour laquelle il faudrait que l'on trouve un joker suffisamment puissant pour sortir vainqueur d'une partie qui semble perdue d'avance, faute d'avoir trop misé.
Aujourd'hui, je me suis levée avec une nouvelle qui m'attriste un peu plus chaque année. Nous sommes arrivés, encore plus tôt que l'année dernière qui était elle-même plus précoce que la précédente ...,
au Jour du Dépassement.
Autrement dit, en moins de 7 mois, l'humanité a consommé (et beaucoup jeté) ce que la Terre est capable de produire en une année sans s'épuiser ...Nous vivrons donc les cinq derniers mois de cette année à crédit.Un crédit qui coûte chaque année de plus en plus cher en intérêts aux générations à venir (toutes espèces confondues) ...
Et ce, dans la désolation immédiate de certains, l'oubli trop rapide de beaucoup, l'indifférence de bien trop ...
Alors, il est certes confortable de vivre dans nos petites habitudes d'occidentaux bien lotis et de faire comme si notre goutte d'eau serait vaine afin de ne surtout rien changer.
Mais les gouttes d'eau font les océans, je veux encore y croire.
Prenons chacun le temps de réfléchir aux petits gestes que nous pouvons changer, aux achats superflus qui épuisent nos ressources, aux valeurs que l'on veut transmettre pour que notre goutte d'eau fasse déborder le vase de notre époque qu'il est temps de laisser filer vers une autre, plus éclairée.
Je ne suis moi-même pas un modèle et nombreuses sont mes habitudes qui nécessiteraient d'être changées. J'essaie, je me heurte aux difficultés d'un quotidien souvent trop englué dans des réflexes qui auraient besoin d'être ré-apprivoisés, je fais des concessions avec mes habitudes et mes idéaux, j'accepte mes imperfections et décide de changer les choses, petit pas par petit pas, en fonction de mes capacités.
Et si on essayait tous ?
Si je me permets cette petite incursion dans un post qui n'a a priori rien à voir avec la question, ce n'est pas que pour une question de date ou d'actualité.
Le poème du défi, écrit pourtant hier, en est l'écho, sans le savoir.
Les mots que vous m'avez en effet confiés étaient :
destinée, hache, synonyme, fleurissant, merveille, champion, révolutionnaire, épique, seiche, perdition, fantasmagorie et Carioca.
J'ai d'abord pensé vous conter l'histoire d'un Carioca révolutionnaire, à l'image de Luis Carlos Prestes et son épouse Olga Benario. Mais la "hache" n'a cessé de me ramener à une autre révolution qu'il convient de mener, et bien d'actualité ... celle de la déforestation, symbole de notre propre humanité en "perdition".
Alors, je me suis laissée porter par le message que voulait me transmettre la voix du Carioca qui, mélancolique, peut nous bercer alors que nous sommes attablés confortablement sur une terrasse estivale, savourant un repas qui nous réjouit autant qu'il nous leurre.
Les mots interdits ont rendu certaines phrases moins fluides mais ils m'ont aussi permis de chercher davantage mes mots et les tournures que je voulais emprunter.
Ce fut un exercice plaisant, que je pense vous proposer à nouveau.
Les mots interdits étaient donc :
est, repas, un, que, après, dans, avec, mot, le (je me suis autorisé "l'" une fois), horreur, et
Le poème, le voici :
La voix du Carioca
Terrasse ensoleillée,
Assiette colorée,
Seiche aux légumes variés,
Dessert à savourer.
La voix du Carioca,
Me transporte loin de là,
Par delà l'océan,
Mon cœur en plein élan.
Vibre l'Amazonie,
Sanctuaire de la vie,
Merveille de notre Terre,
Éclatant poumon vert.
La voix mélancolique,
Chante son histoire mythique,
Des destinées épiques,
Aux coups de hache, tragiques.
Quand débarqua Colomb,
En vainqueur, grand champion,
Son sort fut scellé,
Perdition amorcée.
Ce monde de féerie,
Fleurissant de beauté,
Où fantasmagorie,
Devient réalité,
Sera dès lors la proie,
D'hommes qui ne comprennent pas,
Elle foisonne mais s'épuise,
Ils se déshumanisent.
Aux âmes révolutionnaires,
Tristes de ce "laisser faire",
Il manque bien trop de poids,
Face au profit de quelques "rois".
Modernité meurtrière,
Du confort naissent les œillères,
On s'indigne, avant de se taire,
Impossible marche arrière ...
Alors, allons vers demain,
Synonyme d'avenir vain,
Rendons lui tous ses espoirs,
Rêvons de pouvoir y croire.
La voix se fond, les notes concluent,
J'ouvre les yeux, recouvre la vue.
Au soleil qui se couche au loin,
J'adresse une prière pour nos lendemains.
Lydie Lempereur
Merci pour votre fidélité et votre lecture.
Je vous attends en commentaires.
A très vite
Défi encore une fois relevé avec brio ! Bravo !
Sublime