
Je vous retrouve après une petite semaine sans défi poétique, le mien ayant été de me confronter au bloc opératoire une deuxième fois cette année.
Le chirurgien a fait du grand art, traçant de jolies lignes sur mes jambes arquées. Une belle histoire va pouvoir bientôt s'écrire faite de promenades à vélo et de randonnées.
Mais pour le moment, mes voyages, je continue à les faire sur papier et vos mots continuent de me porter.
Voici ceux qui m'ont aidée à sortir au-delà de mon lit, ne serait-ce que par la poésie :
courage - épanouie - lointain - clown - Astérix - temple - libération - souffle - patience - agapanthes - bonbon - naturiste - naissance
Ils ont chacun résonné en moi, faisant écho à mon état actuel. Même Astérix, à qui je n'ai pas pu rendre visite malgré les places acquises, tout simplement parce que je n'étais pas en mesure d'assumer les heures de marche qu'impliquait le fait d'aller lui faire la bise.
Le naturiste en revanche, s'est mis en travers de ma route et m'a conviée sur un sentier qui ne m'était pas familier. Qu'on se le dise, sa compagnie ne m'était pas désagréable, alors je l'ai laissé m'embarquer.
Voici ce que je garde de notre rencontre :
Sans zèle
Il contemple par la fenêtre, la nature libre d'être,
Ces arbres, ces fleurs, tous ces petits êtres sans paraître.
Il s'examine alors, derrière ses murs de pierres,
Prend son courage en mains, commence à se défaire.
Son costume de clown commence à lui peser,
Bouffon de tout ce cirque, qu'est notre société,
L'homme se dissimule, vêtu de beaux habits,
Mais quid de ses vertus ? Du respect de la vie ?
Il laisse choir, sur le sol, un à un, ses vêtements,
Et comme à sa naissance, se trouve nu à présent.
Il franchit dès alors le seuil de sa porte,
Et apprécie le souffle qui sitôt le transporte.
Il s'incline devant le monde et sa beauté,
Temple de nudité, de pure réalité,
Il se pavane heureux, parmi les agapanthes,
Savoure, comme un bonbon, ce plaisir qui l'enchante.
Un frisson dans l'échine vient à l'émoustiller,
Il laisse à l'air du vent, le soin de l'habiller.
Son corps se fait léger, son esprit à des ailes,
Nul besoin de patience, quand on touche le ciel.
Vaquer ainsi sans rien est une libération,
Car il a tout enfin, libéré des passions.
Ce corps qu'il laisse libre et ne veut plus cacher,
Ne lui appartient plus, il est lui tout entier.
Notre irréductible, coiffé de ses ailes,
Astérix au cul nu, sans une once de zèle,
Contemple, l'âme épanouie, le lointain horizon,
Naturiste pour la vie, et ce, sans condition !
Lydie Lempereur
Merci pour vos mots, votre lecture et votre fidélité. Je vous attends en commentaires.
A très vite.
PS : notre irréductible coiffé de ses ailes, je l'ai retrouvé :
Mercure, de Pierre et Gilles, 2001, Pierre et Gilles, Galerie Jérôme de Noirmont, Paris
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