Cette semaine, je vous ai proposé un nouveau défi.
Je remercie chaleureusement celles et ceux qui y ont participé !
Vous m'avez lancé un sacré challenge, avec des mots pas toujours évidents à placer, mais j'ai adoré !
N 'hésitez pas à participer et à partager ces petits défis qui mettent ma créativité en ébullition.
Voici donc les mots que vous m'avez proposés :
saillant, charité, doute, marguerite, respiration, signe, Polynésie, famille, douceur
Votre participation me touche beaucoup, c'est pourquoi, j'ai choisi de retenir les neuf mots proposés.
L'image de la marguerite m'a tout de suite guidée. Je me suis revue enfant, effeuiller les pâquerettes du jardin, le cœur en émoi. J'ai donc écrit un premier poème, venu assez spontanément.
Mais un deuxième s'est invité dans mon esprit et je ne pouvais pas le laisser de côté. En effet, cela fait plusieurs semaines que nombre de pensées m'envahissent, sans que je ne parvienne à trouver le temps et les mots pour les rendre plus claires, les aider à mieux s'exprimer. Cette image de l'enfant qui effeuille la marguerite a pris une forme tout autre, celle de l'enfant qui espère, au milieu du chaos. Ces enfants, dont les vies sont d'un coup renversées par la misère, les épreuves mais encore, la folie de leurs aînés, des hommes … Ce deuxième poème, plus difficile, plus lourd de sens, est une amorce de cette libération de pensées, de sentiments. Il est le témoignage de thèmes qui me sont chers : l'enfance, la vie, le déracinement, les inégalités, l'empathie … et tant d'autres.
Je vous livre donc ici, ces quelques lignes, j'espère qu'elles vous parleront, vous plairont.
N'hésitez pas à me laisser un petit commentaire en bas de page, ça fait toujours plaisir.
Bien à vous
Lydie
La marguerite
Un à un, de la marguerite,
Les pétales tombent ; je récite :
Il m'aime …
Mais parfois le doute
Un peu m'envahit, beaucoup me déroute,
Se sème …
Reprendre un instant ma respiration,
Compter jusqu'à trois et le compte est bon.
Jusqu'à la folie je pourrais aller,
En Polynésie, sur des terres gelées.
Peu importe l'endroit, lui à mes côtés,
Nous sommes une famille, nous sommes liés,
Non par notre sang, mais par notre cœur,
Oui, passionnément, jusqu'à la douceur.
Les signes saillants qu'il sait m'envoyer,
Chassent de mon esprit toute mauvaise pensée. S'il m'aime après tout, ce n'est pas du tout,
A moi d'en douter, ni par charité,
Mais car nous sommes un, l'un à l'autre un tout.
* * * * * * * * *
L'enfant et la marguerite
L'enfant effeuille la marguerite,
Et sa chanson, elle récite,
Elle guette un signe du destin,
Elle les sème, c'est déjà bien.
L'enfant fredonne, au bord de la route,
Mais si je peux vous ôter ce doute,
Ce n'est pas pour notre charité,
Elle aimerait juste avoir la paix.
L'enfant s'égraine sur son chemin,
De sa famille, elle est bien loin.
Ses joies, ses peines ne sont que miettes,
Telles les pétales de pâquerettes.
L'enfant en perd l'itinéraire ;
Nos regards saillants l'indiffèrent. Elle ferme les yeux pour quelques heures,
Volées au temps, et de douceur.
L'enfant rêve sur son parcours,
De n'être pas allée … mais de retour.
Bien calme, est sa respiration,
Quand elle arrive à destination.
Si pour certains, le paradis,
Ressemble à la Polynésie,
Si elle prie, elle, c'est pour sa vie,
Pour celle d'avant, celle qu'on lui prit.
Dans le cœur des ces enfants,
Comme dans celui de leurs parents,
Il ait des bouquets par milliers,
De ces fleurs effeuillées.
Et qu'importe la couleur,
Qu'ont les pétales de ces fleurs,
Plus éclatantes sont les pensées,
Multicolores, bariolées.
Si vous trouvez un pétale,
N'allez pas penser à mal,
Cet enfant sur le chemin,
Pourrait demain être le tien.
L'enfant échoue sur le rivage,
Bien trop long fut le voyage,
Elle se console et elle prie,
Eh oui, l'enfer, c'était ici.
L'enfant effeuille la marguerite,
Dans notre cœur, elle ressuscite,
Et sa chanson, nous récite :
Elle-même
Un peu, comme nous,
Beaucoup même, après tout. A la folie, que l'on rejette,
Passionnément, comme des miettes.
Pas du tout comme des hommes …
Notre monde, en somme.
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